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#9 Couple : les violences économiques en expatriation

  • elisabethzambelis
  • 14 août
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 août

 les violences économiques en expatriation

On pense souvent que partir vivre à l’étranger, c’est ouvrir un nouveau chapitre plein de découvertes et d’opportunités. Mais pour certaines personnes, l’isolement, la dépendance financière et l’éloignement de leur réseau peuvent aussi aggraver des violences déjà présentes dans le couple.


Dans cet épisode, j’ai échangé avec Sandrine Calhoun, juriste et responsable au sein de l’association SAVE YOU, qui accompagne les Français·es victimes de violences conjugales partout dans le monde. Ensemble, nous avons décrypté le cycle de la violence et les spécificités de ces situations en expatriation.



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Les éléments à retenir de cet épisodes sur les violences économiques en expatriation:

1. Comprendre le cycle de la violence conjugale

Sandrine décrit un schéma qui se répète souvent en quatre phases :

  1. Phase de tension : Petites critiques, irritabilité, silences prolongés… La victime tente d’apaiser la situation, mais vit dans un stress permanent.

  2. Phase de crise : Violence physique ou gestes menaçants (jeter un objet, frapper un mur), menaces sur les enfants, insultes. La victime est choquée, sidérée.

  3. Phase de justification: L’auteur minimise : « Ce n’est pas si grave, c’est à cause du travail… »La victime, elle aussi, justifie ou se sent fautive (« J’aurais dû faire autrement »).

  4. Phase de réconciliation (lune de miel): Regrets partiels, gestes d’affection, promesses de changement… Jusqu’à ce que la tension revienne.


Pourquoi c’est difficile d’en sortir ? En fonction de la phase, la victime peut demander de l’aide un jour, puis se rétracter le lendemain. Ce n’est pas un manque de volonté, c’est le cycle qui agit.


2. En expatriation, tout est exacerbé

Les violences conjugales ne commencent pas toujours à l’étranger, mais l’expatriation amplifie l’isolement et la dépendance :

  • Barrière de la langue

  • Absence de réseau local

  • Impossibilité de travailler

  • Vie chez la belle-famille

  • Image publique du couple « parfait »

Dans certains pays, les violences conjugales ne sont pas reconnues par la loi, rendant les démarches encore plus complexes.



3. La violence économique : un outil d’emprise puissant

Sandrine rappelle que l’argent est souvent utilisé comme moyen de contrôle :

  • Refus d’ouvrir un compte bancaire à deux noms

  • Interdiction d’accéder aux finances du couple

  • Impossibilité de travailler ou obligation de justifier chaque dépense

📌 Conseil clé : Dès ton arrivée à l’étranger, ouvre un compte bancaire à ton nom et constitue une petite épargne personnelle, même minime.


4. Que faire si on est victime ?

  • Parler : à une personne de confiance, à une association locale, à SAVE YOU, au consulat

  • S’informer : sur ses droits dans le pays d’accueil et en France

  • Préparer un plan de sortie : documents, argent, contacts utiles

  • Ne pas rester seul·e : il existe des réseaux d’écoute et de soutien partout dans le monde


5. Ressources utiles pour les Français·es à l’étranger

  • SAVE YOU – réseau d’écoutantes bénévoles formées aux violences conjugales

  • The Sorority – application d’entraide avec géolocalisation de lieux sûrs

  • Consulats & Ambassades – informations sur avocats, aides sociales, bourses scolaires, procédures de rapatriement

  • Bureau de recouvrement des créances alimentaires (MEAE) – pour récupérer des pensions impayées depuis l’étranger

Final Thoughts

Face aux violences conjugales, chaque situation est unique mais une constante demeure : on ne s’en sort pas seul. L’expatriation rend le chemin plus difficile, mais il existe des ressources, des personnes formées et des solutions, même loin de chez soi. Préserver son indépendance et oser en parler sont des premiers pas essentiels vers la liberté.


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